Années 2020 : au Japon, le déclin de l'arcade

Années 2020 : au Japon, le déclin de l'arcade

Alors qu'en Europe, plus particulièrement en France, le secteur des salles d’arcade ne s'est jamais aussi bien porté, il connaît au Japon une lente agonie. Autrefois fleuron mondial du divertissement vidéoludique, le pays du Soleil Levant a vu près de 8 000 salles de jeu disparaître en dix ans, avec un record de faillites en 2023. Ce déclin ne date pas d’hier : depuis le sommet des années 1980, où l’on comptait plus de 26 000 arcades, la tendance est à la baisse. Ce recul s'explique par un mélange de facteurs économiques et culturels.

Deux éléments clés pèsent lourdement sur l’industrie : l’augmentation des coûts d’exploitation, notamment l’électricité et les taxes, ainsi que la montée en flèche des attrape-peluches. Ces machines, qui attirent un public large avec des récompenses physiques, coûtent moins cher à installer que des bornes classiques, mais elles sont sensibles aux fluctuations des prix des lots, ce qui réduit leur rentabilité.

Rappelons à toutes fins utiles que les législations françaises rendent ce type de machine malaisé à installer dans l'Hexagone. Si ces machines dominent désormais les salles d’arcade japonaises, leur popularité ne suffit pas à sauver le modèle économique du secteur. Avec une marge moyenne de seulement 6 yens pour 100 yens encaissés, les exploitants se battent pour rester à flot. Ce chiffre illustre à quel point il est difficile de dégager des bénéfices dans ce domaine, même avec un flux régulier de clients.

La sortie de SEGA du marché des arcades en 2022 illustre parfaitement cette crise. Pour de nombreux passionnés, cette décision symbolise la fin d’une époque. Pourtant, du point de vue entrepreneurial, elle semble logique face à une industrie en perte de vitesse. SEGA, comme d’autres, s’adapte à un paysage vidéoludique en pleine mutation, où la nostalgie ne suffit plus à garantir la survie.