L'arcade dans les films d'animation
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L'arcade dans les films d'animation
L'arcade est très représentée dans les films de la grande époque, de Retour Vers Le Futur II avec son arcade Wild Gunman, en passant par Les Dents de la Mer de Steven Spielberg.
De Zombie : Le Crépuscule des Morts-Vivants à Midnight Madness, des Goonies à Terminator, de The Thing à TRON en passant par Le joujou (film globalement mal-aimé des années 80 qui a curieusement droit à un remake, Le Nouveau Jouet avec Jamel Debbouze), de Rocky III à La Quatrième Dimension et Ghostbusters, tous ces films ont droit à leur scène avec un ou des jeux d'arcade !
Certes, l'arcade n'est pas synonyme de bon film. Évoquons rapidement le film Joysticks, sorti en 1983. Dans ce film, les employés d'une salle d'arcade combattent littéralement pour empêcher la fermeture de leur salle. Joysticks n'est pas aimé. Joysticks est un navet. Dommage, car Joysticks est LE film qui parle de salle d'arcade par excellence.
Je ne vais pas vous infliger un top 10 de gros navets, c'est bon, on vit très bien sans regarder Jouer c'est tuer, Ninja 3 : la domination, America 3000, Maximum Overdrive, Eh mec! Elle est où ma caisse ? ou Arthur 2 : Dans la dèche (aucun lien de parenté avec Arthur et les Minimoys de Luc Besson, qui est d'ailleurs l'une des licences présentes au Futuroscope).
Je ne parlerai pas non plus de Pixels, navet dans lequel les jeux d'arcade envahissent littéralement le monde réel, de Pac-Man à Donkey Kong en passant par Galaga, Space Invaders et Centipede. Lui aussi on pourra bien s'en passer.
À la place je vous ai concocté un top 3. En fait, jusqu'à preuve du contraire, il est impossible de faire autre chose qu'un top 3. À l'heure où sont écrites ces lignes, seuls trois films peuvent avoir leur place dans une liste de films d'animation comportant des jeux d'arcade.
Toy Story - La scène de Pizza Planet
Pizza Planet, c'est l'arcade des années 90 dans toute sa splendeur. Une arcade exubérante, exagérée, essentiellement tournée autour des jeux vidéo. La scène de Pizza Planet dure cinq bonnes minutes et s'achève en apothéose sur un moment culte : le grappin.
C'est vite oublier les autres jeux représentés, à commencer par les kiddie rides vaisseaux spatiaux estampillés aux couleurs de l'enseigne, qui mélange des éléments de fast-food et bien sûr d'arcade à thème spatial. Ces points sont d'ailleurs bien synthétisés par l'Alien Slime, distributeur de boisson à volonté.
Tous les jeux présentés, y compris le tape-taupe, sont donc thématisés autour de l'espace. Ce Whack-An-Alien qui ne dure que quelques secondes à l'écran se veut d'ailleurs relativement gore, puisque les monstres sortent littéralement du corps ensanglanté d'un astronaute.
Aucun jeu vidéo représenté ici n'a véritablement existé. C'est une représentation plutôt générale de l'univers de l'arcade, mais la réalisation ne manque sérieusement pas de panache. Planet Killer est potentiellement le jeu le plus représentatif de cette caricature de l'arcade, tant il est littéralement impossible pour le joueur de voir l'écran.
Et bien sûr, c'est la machine à pince spatiale qui conclut cette scène, avec ses petits hommes verts en extase, occupés à s'écrier : “Oooooh ! Le grappin !”
Les Minions 2 - Gru va à l'arcade
Le film Les Minions 2 se déroule en 1976. Contrairement à Toy Story, qui montrait un type de divertissement de son époque, Les Minions 2 s'intéresse donc à un révélateur contextuel. La démarche se veut quasi-historique, si ce n'est qu'un anachronisme s'est glissé dans cette scène. En effet, comme tous les lecteurs de ce blog le savent depuis des mois, l'arcade basketball n'existait pas encore à cette époque.
Cela dit, la représentation de la salle d'arcade est pour le reste plutôt correcte avec son flipper, son tape-taupe et ses jeux inspirés par les premiers titres de l'arcade, à commencer par Pong et Pac-Man. Comme Toy Story, Les Minions 2 termine sa scène d'arcade sur un attrape-peluche, mais évidemment les enjeux ne sont pas du tout les mêmes.
Les Mondes de Ralph - LE film sur les jeux d'arcade
Évacuons tout de suite la question : la suite de ce film est mauvaise. Ne donnez pas de temps aux Mondes de Ralph 2, film qui ne parle de toute façon plus d'arcade, mais d'Internet, et qui véhicule des valeurs extrêmement discutables. De toute façon c'est un film 2, et à part Aladdin (et éventuellement Pocahontas pour son aspect historique), Disney n'a jamais réussi une seule suite.
Sorti en 2012, Les Mondes de Ralph - Wreck-it-Ralph en VO - est une authentique lettre d'amour destinée aux amateurs de jeux vidéo. C'est, quelque part, la réponse vidéoludique à Toy Story, son actualisation moderne.
Ralph, le méchant d'un jeu 8-bits inspiré de Donkey Kong, y sera amené à visiter deux jeux d'arcade modernes : Sugar Rush, jeu de course clairement inspiré de Mario Kart, et Hero's Duty, jeu spatial de combat contre les aliens qui s'inspire d'un certain nombre d'univers.
Outre Call of Duty qui semble référencé par le titre, on notera que Tamora Jean Calhoun, principale protagoniste de ce jeu, est un mélange de Samus Aran (de la saga Metroid) et du Commandant Shepard du jeu spatial Mass Effect. Le jeu en lui-même se veut d'ailleurs inspiré de ces deux titres. Et il est évident qu'il y a des fans de Valve chez Disney, puisque le nom Calhoun apparaît dans l'un des titres de la saga Half-Life.
Le film est enrobé par la présence d'icônes de l'arcade : les univers de Sega, Nintendo ou Capcom s'y côtoient en effet dans un joyeux brouhaha vidéoludique, et l'on ne s'étonnera pas de la présence du célébrissime Konami Code en élément de scénario.
Si vous recherchez un film qui parle d'arcade sans s'éparpiller n'importe où, et si vous êtes prêts à accepter quelques petites incohérences, Ralph est un quasi-sans-faute, qui s'intéresse aussi bien à l'arcade des origines qu'aux jeux vidéo plus récents. C'est une publicité géante certes, mais remarquablement bien écrite.